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Immersion dans le monde de la data avec Charline Bonnet, qui nous fait découvrir les différentes facettes de son métier de web analyst.

Le métier de web analyst ne se résume pas à faire des tableaux de bord, c’est un métier d’échanges qui nécessite une capacité à travailler en équipe. © BDM

Après un diplôme d’école de commerce, Charline Bonnet est arrivée chez HelloWork en tant que customer success manager. Puis en 2022, elle a fait le choix de réaliser une reconversion vers un métier plus technique en suivant une formation à l’École 301 située à Rennes. Aujourd’hui, elle s’épanouit en tant que web analyst chez HelloWork. Une véritable nouvelle vocation !

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ? Quelles sont vos missions précisément ?

En tant que web analyst, je travaille au quotidien sur l’analyse des audiences et des comportements des internautes. Donc concrètement, cela se résume en 5 grandes missions : définir le besoin, collecter la donnée, l’analyser, améliorer le process, maintenir les solutions.

Généralement, tout démarre avec une question. Par exemple, un product owner souhaite savoir combien d’utilisateurs acceptent les cookies sur le site. Je vais ensuite creuser sur le contexte et la cible de l’analyse : quelle est la période visée ? faut-il vérifier que la fenêtre s’est bien affichée à tous les utilisateurs ? quelles sont les choix possibles pour les internautes ? Etc.

Ensuite, il faut trouver quels sont les éléments techniques sur lesquels s’appuyer et poser le tracking. Le travail n’est pas le même s’il s’agit d’un clic, une visualisation ou un temps d’usage. Dans mon exemple, je vais configurer un événement qui se déclenchera à chaque fois que la fenêtre d’acceptation des cookies s’affichera, puis un suivi du choix qui aura été fait.

Vient ensuite la récolte de la donnée et son stockage. Le sujet peut être plus ou moins technique en fonction de la politique de gestion des données de l’entreprise. Puis, lorsque je suis satisfaite de la quantité de données récoltée, je réalise son requêtage, généralement via le langage SQL, pour interroger la base de données et obtenir les informations que je souhaite.

La dernière étape est l’analyse et le travail de visualisation de ces données.

Donc non, contrairement à ce qu’on pense, nous ne passons pas notre journée à faire des tableaux de bord. C’est vraiment un travail de cartographe au quotidien !

En tant que web analyst, avec quels autres métiers êtes-vous amenée à travailler ?

La web analyse est vraiment un métier d’échanges : je travaille avec beaucoup d’interlocuteurs au quotidien. Au démarrage d’un nouveau projet, j’échange avec les collègues qui ont besoin d’aide à la décision : directeurs produits, products owners, responsables SEA et responsables SEO. Ensuite, quand vient la mise en œuvre du tracking, je peux échanger avec des développeurs front-end et des intégrateurs. Enfin, pour tout ce qui concerne la data quality, je travaille également avec des data scientists et des développeurs back-end.

Pour quelles raisons avez-vous choisi de vous orienter dans le domaine de la web analyse ? Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Mes valeurs directrices ont toujours été la curiosité, l’innovation, le partage et la pédagogie. Aussi, lorsque j’ai cherché à me reconvertir après 4 ans comme customer success manager, mon équipe RH m’a conseillé de me renseigner sur le métier de web analyst. Ça a été une révélation pour moi.

Avec le recul, j’ai l’impression que finalement tout a été simple après, ça coulait de source, je me suis lancée et ça a été comme une évidence.

Cela me permet de continuer à accompagner chaque collaborateur dans une meilleure compréhension de la donnée et de sa valeur. J’aime vraiment cette notion de partenariat et de communication, et pas seulement une expertise isolée.

Quelles formations avez-vous suivi et dans quelles écoles pour atteindre ce poste actuel ?

J’ai suivi la formation de cheffe de projet digital à l’École 301. Dans le cadre de ma reconversion, il fallait que je passe d’un métier dont la finalité était commerciale à un poste plus technique. Ayant un diplôme d’école de commerce, les équipes RH m’ont proposé naturellement cette formation qui me permettait de travailler en alternance sur mon nouveau poste.

La formation m’a apporté une bonne vision d’ensemble de tous les métiers du web et m’a permis de connaître les enjeux, le vocabulaire et les pratiques des différents experts avec lesquels je travaille au quotidien. Cela m’a également donné la possibilité d’avoir de la connaissance technique mais aussi de la légitimité pour être leur interlocutrice.

Parmi les compétences que vous avez acquises, lesquelles utilisez-vous au quotidien ? Sur quels outils vous appuyez-vous pour mener à bien vos différentes missions ?

Les compétences qui me sont les plus utiles sont l’organisation, l’esprit de synthèse et la capacité à travailler en équipe. Sans cela, on peut rapidement se faire déborder et se laisser déconcentrer par les nombreux projets et les sollicitations.
Il faut aussi être curieux et obstiné pour toujours chercher les meilleures résolutions possibles et ne pas se laisser décourager par la difficulté.

En parallèle, ne venant pas de la technique, j’avais un petit syndrome de l’imposteur, surtout pour argumenter et à vulgariser des sujets techniques. Mais au final, le métier de web analyst ne demande pas d’avoir des connaissances pointues en développement, plutôt de connaître les bases, rester ouvert et savoir trouver les bons interlocuteurs. Avec un peu d’autoformation en complément, j’ai une trousse à outils assez complète !

Niveau plateforme, je travaille principalement avec les outils Google : Google Analytics, Google Tag Manager, Big Query, Google Cloud Plateform, Looker Studio mais aussi Piano Analytics et les traditionnels GitKraken et Visual Studio Code pour tout ce qui touche à l’implémentation du tracking.

Comment voyez-vous votre évolution professionnelle à moyen/long terme ? Avec votre parcours actuel, vers quels types de postes pourriez-vous évoluer à l’avenir ?

C’est encore un peu flou pour moi : je suis encore assez jeune dans le métier. Donc, pour le moment, j’aimerais affiner mes acquis, m’installer durablement dans ce poste et dans l’équipe.

Le métier est encore très jeune et en pleine évolution. J’ai l’impression que sa définition varie dans chaque entreprise. C’est vraiment stimulant et passionnant à suivre !

Il est possible d’évoluer vers plus de technique dans des métiers comme la data science, vers plus de management produit comme product owner, ou une plus grande diversité de produits et de clients en travaillant comme consultant externe.

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui souhaiteraient s’orienter dans la même voie que vous ?

Être curieux et motivé ! Il n’y a pas besoin d’avoir un grand bagage technique ni d’être un pro des maths : plusieurs camarades de classe me disaient qu’ils ne pourraient jamais faire mon métier car « ils n’aiment pas les chiffres ». Mais pas besoin d’être cador, on a les outils pour le faire pour nous !

L’important est vraiment dans le savoir-être : avoir envie d’apprendre et ne pas se décourager, car ce sont des méthodes qui s’apprennent sur le temps. Il faut donc prendre le long temps de l’apprentissage et être tolérant envers soi-même.

De façon plus pratique, plusieurs parcours peuvent mener à ce métier : du développement, du trafic management ou de l’e-commerce. Les diplômes sont encore peu nombreux mais des parcours généralistes peuvent aussi être utiles pour vous donner une ouverture sur les métiers du web.