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À la découverte du fonctionnement des outils de mesure d’impact environnemental avec Louise Loisel, tech lead chez Theodo.

“Les acteurs de la tech ont tous une part de responsabilité” face aux enjeux environnementaux. © Czintos Ödön – stock.adobe.com

À l’occasion d’une conférence du Web2day, Louise Loisel, tech lead chez Theodo, cabinet de conseil et de réalisation IT, fait un état des lieux sur l’impact environnemental du numérique et nous présente 3 outils de mesure existants, tout en abordant leurs limites. Décryptage complet !

Le numérique représente 4 % des émissions de gaz à effet de serre

Louise Loisel commence par rappeler la problématique de ce qu’on appelle « l’effet rebond ». Il s’agit de « l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie ». Et c’est exactement ce qui s’est appliqué dans le domaine du numérique au fil des années : l’optimisation des devices et des serveurs ont engendré ce fameux « effet rebond » car cela a permis l’émergence de systèmes plus énergivores qui ont favorisé des usages comme le streaming. Conséquence ? Pas de diminution des gaz à effet de serre dans le numérique.

Ainsi, aujourd’hui, le numérique représente 4% des émissions GES mondiales et selon les estimations, ces émissions pourraient même augmenter de 60% d’ici à 2040…

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La part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est en forte croissance. © The Shift Project

Des outils existent pour mesurer l’impact environnemental de vos sites web mais que valent-ils ?

L’heure est à la responsabilisation. Mais comment mesurer l’impact environnemental de son site ou application web ? Sur le marché, il existe beaucoup trop d’outils de mesure dont les résultats fluctuent énormément (en fonction des critères adoptés). Alors comment choisir ? La tech lead de Theodo nous présente 3 outils pour nous amener à cerner leurs différentes méthodologies : Carbonalyser, EcoIndex et GreenFrame.

Carbonalyser et EcoIndex : deux outils de calcul basés sur le terminal utilisateur, le réseau et le serveur.

Des outils de mesure comme Carbonalyser et EcoIndex vont baser leur calcul d’impact environnemental sur 3 tiers identifiés : terminal utilisateur, réseau et serveur. Cela permet d’établir une première vision sur l’empreinte écologique d’un site web.

Carbonalyser se base sur le poids des données transférées et la durée de session, ce sont des proxy mesures qui permettent d’arriver à l’impact GES équivalent. Pour effectuer son calcul, l’outil se base sur des équivalences carbones scientifiques (sources qui peuvent avoir plusieurs années donc pas forcément récentes).

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La méthodologie de Carbonalyser. © Theodo

Contrairement à Carbonalyser, EcoIndex ne se base pas sur des équivalences carbone scientifiques. Il va calculer la performance environnementale du site (score sur 100 et une note de A à G) mais aussi l’empreinte environnementale (poids des émissions de gaz à effet de serre et consommation d’eau générées par la page).

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La méthodologie d’EcoIndex. © Theodo

En revanche, le calcul de ces deux outils étant basé sur une URL seulement, cela implique des limites. Carbonanalyser et EcoIndex vont prendre en compte des informations visibles depuis le terminal utilisateur, mais a contrario, ils ne vont pas tenir compte du parcours d’un utilisateur de façon automatisée (ce qu’il fait sur le site web qui consomme des ressources).

GreenFrame : un outil qui tient compte des scénarios utilisateur

Le dernier outil présenté par Louise Loisel est GreenFrame qui lui se démarque des deux autres en s’appuyant sur un système de mesure qui prend en compte les scénarios utilisateurs. Son objectif : aider les développeurs à concevoir des applications web à faible émission de carbone et économes en énergie afin de réduire leur empreinte écologique. Ce dernier s’appuie sur une plateforme de pointe basée sur des sources scientifiques multiples.

Conclusion ? ll n’existe pas d’outils parfaits pour mesurer l’impact environnemental, chacun ont leurs méthodologies propres avec leurs angles d’analyse mais ils permettent malgré tout d’obtenir des données ou des pistes intéressantes pour réduire l’empreinte carbone de son site ou de son application web.